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Hetalia - La ligne Maginot

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Robespierre7's avatar
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Titre : La ligne Maginot
Disclaimer : Les personnages et lieux de cette fiction appartiennent à leur auteur : Hidekaz Hiramuya. Je ne tire aucun profit en écrivant cette fanfiction.
Rating : K+
Couples/Personnages: France (François Bonnefoy), Allemagne (Ludwig Beilschmidt). Mention de Suisse (Vash Zwingli), Autriche (Roderich Edelstein), Pologne, Belgique et Pays-Bas.
Mots : 1888

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Il était assis en compagnie de son armée, dans l’une des salles de spectacles du tunnel que représentait la Ligne Maginot. Un film leur était diffusé et pour tout dire, François s’amusait grandement. Il profitait tout simplement de cette paix propice, après les ravages qu’avait causés la Première Guerre Mondiale. Mais, il ne souhaitait plus y penser, un peu comme tout le monde après tout. Il voulait tout simplement profiter de l’ambiance délurée qu’avait orchestrée « Les Années Folles » et ne plus penser à tous ces morts. Jamais une guerre n’avait été aussi terrible et il souhaitait ardemment que ce soit « la der des der ». La dernière fois en somme.
C’est pour cela qu’il se trouvait ainsi, assit parmi ses soldats à rire, plaisanter, écouter… Se divertir, pour parler simplement. Il n’avait plus envie de penser aux horreurs de la guerre et cherchait n’importe quels moyens afin de se distraire et cela, personne ne pouvait le lui reprocher.  

Cependant, il arrive comme toujours qu’un impudent vienne déroger aux plans établis afin de se distraire. Quelqu’un approchait de ses frontière et vu sa proximité avec le Rhin, l’identité de l’intrus n’était pas difficile à deviner. Il se leva rapidement, s’excusant auprès des soldats qu’il dérangeait dans le spectacle avant de sortir rapidement de sa chère Ligne Maginot. Une fois à l’extérieur, il se hissa sur ses remparts fortifiés afin de surplomber l’intrus qui n’était autre qu’Allemagne ou Ludwig Beilschmidt, pour les intimes.

Aucun des deux n’osait engager la conversation et pour tout dire, France ne se sentait pas le cœur de le faire. Il avait face à lui le grand vaincu de la Première Guerre Mondiale, celui qu’il avait condamné à lui verser un lourd tribut. Certes, il l’avait quelque peu diminué mais, tout de même le souvenir de la Guerre était toujours frais dans leur mémoire de Nation Immortel.
Cependant, ils étaient en paix et l’Allemagne venait également d’entrer dans la SDN. Il n’avait aucune raison de le considérer comme un ennemi : tout allait bien.

C’est donc avec un sourire que le Français descendit de son mur imprenable pour aller serrer la main de Ludwig, qui observait toujours sa ligne fortifié d’un drôle d’air. Et finalement, il se décida à prendre la parole.

« - Guten Tag Frankreich.
- Bonjour Allemagne.
- …. C’est une bien jolie ligne que je vois là.
- Ah oui, tu as vu ? C’est ma Ligne Maginot. Elle est belle n’est-ce pas ? Bon certes elle a un peu coutée mais tout va bien étant donné que mes finances ne percent pas le plancher. Je peux même te dire que tout va bien. « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », comme dirait Candide. Tu vois Candide ? De Voltaire ?
- Ja, ja. Je vois. Il venait souvent voir le Grand Fritz.
- Oui, avec Gilbert. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu d’ailleurs. Il doit être occupé pour ne pas avoir le temps de voir son meilleur ami. Enfin bref, de quoi parlions-nous ?
- Rien, rien de grave…
- Ah oui ! Ma situation économique ! Quel sujet ennuyeux ! Parlons plutôt d’autre chose veux-tu ? Par exemple… Ah oui ! Ma ligne Maginot ! Qu’en dis-tu ? Elle est belle non ?
- Ja, sehr schön. Pourquoi l’as-tu fait construire d’ailleurs ?
- Oh…. France marqua un temps de pause avant de répondre. Eh bien, comme ça. »

Allemagne prit le temps de bien observer la construction avant de répondre à France, le regardant dans les yeux.

« - C’est vrai qu’elle est très jolie. Une véritable prouesse architecturale, ja ? Et puis, elle semble bien solide et résistante. On dirait que tu as érigé un rempart contre une possible invasion de ma part…
- C’est le cas. On ne sait jamais. Mais ma ligne Maginot est imprenable. »

Le ton de France s’était fait catégorique et intransigeant, annonçant de ce fait qu’une quelconque opposition du germanique serait inutile.
Et puis, que répondre à cela ? Tout était vrai. Il avait construit la Ligne Maginot afin de marquer la séparation entre Allemagne et lui et ce dernier n’avait rien à lui reprocher. Au moins, il ne serait plus jamais attaqué par lui et pouvait couler des jours heureux tout en défendant sa belle et grande ligne fortifiée.

Ils restèrent ainsi un moment à s’observer en chiens de faïences avant qu’un sourire ne prenne place sur les lèvres de France.

« - Allez, oublions tout cela. La Guerre est derrière nous après tout, nous devrions en profiter et reconstruire la paix afin que cela ne se reproduise plus.
- En faisant bâtir une forteresse imprenable entre nos deux pays ?
- Tu ne peux pas me reprocher de vouloir protéger mes terres tout de même ! Tu ferais exactement la même chose, si tu en avais les moyens !
- C’est de ta faute si mes finances percent le plancher, comme tu dis !
- C’est toi qui as perdu la Guerre ! Tu dois respecter le Traité de Versailles quoiqu’il advienne !
- Respecter le Traité ? Mais tu as vu ce que tu me demande ? Tu me pompe toutes mes ressources !
- Je l’ai allégé, le Traité de Versailles, et j’ai cessé d’occuper la Rhénanie !
- Encore heureux !
- Tu as perdu Ludwig, n’en parlons plus. Quoiqu’il en soit, je suis content que tu sois entré dans la SDN.
- Ja, ich auch…
- Allez, tu veux venir ? On regarde un film de Méliès.
- … Tu trouves encore de l’attrait à ses films ?
- Bien sûr, c’était un grand homme ! »

Allemagne hésita puis considéra le sourire radieux et sincère de France avant d’enfin opiner du chef. Il n’avait rien à perdre en rendant une petite visite de courtoisie à son voisin. Cependant, ce dernier semblait avoir hérité de la paranoïa de Vash et Ludwig du se laisser bander les yeux avant d’entrer (« - Promis mon cher, je ne tenterais rien contre toi ! ») et était ensuite sous bonne garde de France. Il avait beau parler de la paix mais il se préparait tout de même à la guerre.

Bien qu’il ne le fasse pas avec la même organisation que lui et qu’après tout, la paix était là.

La paix était là, et il n’avait plus qu’à s’en persuader. Bien que la pilule du Traité de Versailles avait du mal à passer. Même si les rapports qu’il entretenait avec son voisin se voulaient cordiaux, il ne pouvait s’empêcher de penser à une sorte de vengeance.

Néanmoins il passa un bon après-midi en compagnie du Français, il faut dire que le bonhomme est un hôte charmant et tout à fait appréciable. Et sincèrement, il se demandait bien qui pouvait passer de mauvais moments en la compagnie de François. Même Roderich ne trouvait rien à redire à ses réceptions si ce n’est sa « décadence » mais bon, il fallait vraiment chercher parfois.

Il ne fit face à François sur la Ligne Maginot que dix ans plus tard. C’était différent cette fois-ci et franchement, l’on ne pouvait pas dire qu’il était animé que de bonnes intentions.
France ne semblait pas satisfait de sa démarche mais restait campé sur sa muraille, comme un seigneur féodale qui défendrait son fort en lançant de l’huile bouillante sur la tête de l’ennemi. Ce qui était assez ironique considérant le fait que le bonhomme ait fait guillotiner ses dirigeants à peine deux siècles plus tôt…

« - Qu’es-tu venu faire ici Ludwig ? Vas-t-en !
- Ach, Frankreich ! Je pensais que tu le savais, nein ?
- Ce n’est pas parce que tu as envahi Pologne que je devrais avoir peur de toi ! Ma Ligne Maginot est infranchissable !
- Ja, ja, nous verrons bien. »

Et sans rien ajouter de plus, Allemagne avança en direction de la Ligne, cherchant une faille dans la construction. Vraiment, il n’avait rien à dire, c’était une véritable prouesse architecturale. Une sorte de ligne de démarcation infranchissable entre leur deux pays en somme. Il s’approcha de nouveau avant d’entendre une détonation et de sentir l’odeur du plomb et des vêtements brûlés puis, une vive douleur dans la cuisse. C’est qu’il visait bien le bougre, avec son fusil de chasse…

« - Ne t’avise plus de t’approcher de mes frontières ; ou la prochaine fois, le plomb, je te le met dans la tête ! »

Ne demandant pas son reste, Allemagne partit clopin-clopant tout en maugréant contre cette muraille infranchissable.

Il revint peu de temps plus tard, prenant un passage détourné mais finalement, il était parvenu à son but.

« - Guten Tag Frankreich. »

France manqua l’arrêt cardiaque en sentant une large main se poser sur son épaule et surtout, en entendant cette voix. Comment cela était-il possible ? Sa Ligne était infranchissable !
Lentement, il pivota dû à l’impulsion donnée par l’Allemand. Diantre, comment cela se fait-ce… ?

« - Allemagne ?
- Ja, ich bin da. »

France faillit déglutir face au ton faussement enjoué de l’Allemand, dans son impeccable uniforme vert-de-gris qui lui rappelait vaguement quelque chose…
Faillit bien entendu, il n’allait pas laisser l’ennemi prendre plus de terrain, surtout que sa main se trouvait toujours sur son épaule.

« - J’ai bien vu mais, dis-moi, comment cela est-il possible ? Je ne t’ai pas vu arrivé. »

Ludwig sourit tout en regardant France avant de passer sa main lentement le long d’un des remparts. Sans pouvoir s’en empêcher, il frémit.

« - Oh, et bien j’ai trouvé un passage qui certes m’a fait faire un détour mais qui finalement, le valait bien. »

Les fins sourcils blonds de François se froncèrent avant de réaliser puis de pâlir considérablement. Non, il n’avait pas osé…
Le regard de son adversaire sur lui s’illumina d’une lueur fort peu sympathique quand il vit que le Français avait compris sa stratégie.
Et oui, il avait compris, mais se maudit de ne réaliser son erreur que maintenant. Cependant, il n’aurait jamais envisagé qu’Allemagne trahirait la neutralité de Belgique et de Pays-Bas afin de l’envahir ! C’est pour cela, que sa Ligne Maginot empêchait juste une invasion venant de l’Allemagne et non de ses autres voisins. C’était un coup en traître mais à la guerre comme à la guerre non… ?

« - Jamais je  n’aurai pu croire que tu aurais osé les envahir avant moi… Je dois vraiment être très désiré pour que tu te donnes autant de mal…
- Bien sûr Frankreich. Mais tu connais mes buts et tu sais ce que je veux faire, Alors ne soit pas étonné. »

France bougea un peu, mal à l’aise. Oh que oui il les connaissait et il avait préféré fermer les yeux plutôt que d’affronter la vérité en face et rompre ainsi la paix établie. Mais à quoi jouait cet idiot ?!
La main qui entravait son épaule et donc ses mouvements, lui faisait mal. Cependant, une diversion fortuite lui permit de prendre les jambes à son cou tout en maudissant son adversaire et son aveuglement.

Bien sûr, il n’avait pas non plus prévu de se refaire capturer à peine un an plus tard. Mais il se consolait vaguement en se disant qu’effectivement, sa Ligne restait infranchissable.
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